VACANCES A EGIEU

En 1960-1961 les enfants du « Rucher » de Dardilly en colonie de vacances à Egieu.

Le «  Rucher  » de Dardilly accueille des enfants mineurs de 3 à 16 ans ayant besoin d’être protégés et accompagnés le temps de passer un cap difficile avec leur famille : c’est une maison d’enfants à caractère social.

Le  » Rucher  » est ouvert depuis 1953 et existe encore puisque entre 2015 et 2017 il a mené une campagne d’information concernant son projet d’installation dans de nouveaux locaux et de nouveaux espaces.

L’été des groupes de cette maison d’enfants  venaient passer des vacances à Egieu.

 

            Vacances en famille à Egieu….      

On oublie souvent les conséquences de la guerre 14 -18 dont les problèmes de santé  auxquels toute la population a été exposée suite aux conditions de vie quotidienne imposées par cette guerre.

Margot témoigne : Orphelin et de santé fragile c’est en 1918 que Hyacinthe Dalex, son père, a été séparé de sa fratrie et placé en famille d’accueil à Egieu . Il a 10 ans, il y restera jusqu’à ses 16 ans. En 1924 il retournera à Lyon, auprès de ses frères et sa sœur, pour travailler et se marier en 1939.

Devenu père de 3 enfants, il se souviendra des 6 années passées dans le hameau. L’envie lui viendra d’y amener sa famille. L’été 1948 il sollicite une location chez Marthe et Henri Vauday. Ensuite à partir de 1949, lui et son épouse, loueront l’habitation au dessus du four. La famille ne quittera plus le hameau, en vacances, puis pour y vivre.

Mais, en 1949 partant de Lyon, comment arrivait-on à Egieu ?

Margot raconte :

 » De notre domicile avenue Lacassagne à Lyon, toute la famille, Edouard avait 2 ans moi 5 ans et Marcel 8 ans, se rendait à pied à la gare des Brotteaux. Le départ du train pour Rossillon était à 6h30. Arrivée à la gare de Rossillon à 8h, un agriculteur d’Egieu, Henri Vauday nous attendait avec son char tiré par des bœufs….toute la famille ainsi installée on arrivait vers midi à Egieu.

Au début des années 50 le char a été remplacé par une automobile. Dans le hameau nous étions les seuls vacanciers. A nous les enfants, l’éducation nationale accordait 3 mois de vacances : de fin juin, la première quinzaine de juillet était libérée pour cause de certificat d’étude, au 1er octobre ».

Trois mois de vie à Egieu, enfant….comment vivait-on ?

  • Que faisait-on ?
  • Comment s’organisait la vie quotidienne….les courses ?
  • Que se passait-il à Egieu ?

 

Comment s’organisait la vie quotidienne….les courses.

Dans les années 1950/1960, en vacances, l’été à Egieu, enfant âgé de 6/7/10 ans, c’est partager la vie rurale et paysanne avec les habitants d’un lieu isolé en moyenne montagne.

C’est s’occuper à jouer…. aider…. ne rien faire…. jardiner…. mais aussi manger, dormir, se laver.

Dans le hameau 2, 3 familles ont des enfants mais peu et peu disponible pour les loisirs : à la ferme on aide. Pour les besoins quotidiens l’eau des fontaines est à disposition de tous. A la maison on la réserve dans des seaux. L’eau potable se collecte au bac de la Brenant dont on dit qu’elle  est la  » meilleure« .(cf.au menu le chapitre patrimoine/histoire des fontaines).

Les repas sont composés avec les productions du hameau : le lait de chèvre, les œufs, le fromage de chèvre, les légumes du potager. Le pain et les tartes aux noix et aux oignons sont cuits sur place. A cette fin, le four banal est allumé tous les 15 jours, chacun en a la charge a tour de rôle. (cf. au menu le chapitre patrimoine/le four banal).

Le lait de vache est réservé à la » fruitière » : ainsi sont nommées les ruines de caves voûtées où se fait le ramassage du lait.

Un potager est mis en route et agrandi sur le site des Molots réputé fertile.

Le reste s’acquiert auprès des marchands qui passent avec leurs camions. La viande s’achète auprès de Suchet boucher à Rossillon, l’épicerie au marchand ambulant qui sera très rapidement le gérant du Casino de Tenay et seulement le mercredi.

Comment les enfants occupaient-ils leurs vacances ? 

Jouer au ballon et à la corde à sauter, faire des balades à pied, aider les paysans et aider au potager, s’ébattre dans les ballots de paille les jours de battage, organiser des jeux de piste….C’est encore Margot qui raconte :

 » En juillet et août ont occupait aussi pas mal de journées à cueillir des fraises des bois et des framboises sur la Craz, avec notre mère afin qu’elle puisse faire des confitures et des gelées. En septembre on cueillait des mures sur la route d’Armix et de Prémillieu. Le soir lorsque la nuit tombait on allait regarder les vers luisants sur les bords de la route d’Armix qui à l’époque n’était pas goudronnée, parfois il y avait des veillées (cf. au menu reportage, veillée à Egieu). En septembre en fin de semaine on allait,  avec notre père, ramasser des chanterelles. Ils connaissait les planques sur la Craz et sur la montagne du coté de Virieu le Grand. On en faisait sécher.

Avec les coupes de bois, les feuillus ont été remplacés par des résineux, les cueillettes sont devenues moins facile « .

Outre les activités décrites ci-dessus (cuisson du pain, battage, culture du potager, vente des produits, ramassage et cueillette….) la vie quotidienne des habitants du hameau était rythmée  par les activités agricoles.

D’après la mémoire de Margot, selon ses souvenirs de vacances, à Egieu, au début des années 50, 5 à 6 bâtiments étaient des fermes avec habitation, étable, écurie et grange, occupées par des agriculteurs.

On pouvait compter 5 troupeaux de vaches, un troupeau de moutons, quatre ruines servant de « fruitière » pour le ramassage du lait. Sans oublier, bien sûr le four, les fontaines,les activités liées au bois, puisque, en tant que section de commune, la communauté avait a gérer ses 190 ha de forêt et ses revenus.

Mais pourquoi tant de ruines à Egieu ?                 

Et pourquoi tant de famille Roux et Vauday?

Nous y reviendrons avec un plan du hameau…..au menu à « Histoire et Patrimoine «